LA BELLE ET LA BÊTE

LE MAQUILLAGE DE VINCENT

C'est Rick Baker, (ici avec Ron Perlman) un des grands spécialistes hollywoodiens du genre, qui a conçu et créé le maquillage, mais celle qui, trois saisons durant, a donné chaque jour à l'acteur les traits de son personnage s'appelle Margaret Bessera Prentice.

Les détails qui suivent sont tirés d'une interview d'elle que vous pouvez trouver en entier, et en anglais, sur le site CABB.

Il fallait chaque matin quatre à cinq heures (six s'il fallait aussi faire les mains) pour transformer Ron Perlman en Vincent. L'acteur et sa maquilleuse étaient souvent les premiers arrivés sur le plateau le matin, et les derniers à partir le soir.

Le maquillage commençait par la pose de trois pièces en mousse de latex, l'une couvrant le milieu du visage et les pommettes, les deux autres sur les arcades sourcilières, fixées avec une colle acrylique, car Ron était allergique aux colles à base de solvant. Ces pièces étaient à usage unique, Rick Baker en fournissait autant que nécessaire grâce à des moules spéciaux.

Ensuite on passait à la peinture, acrylique, elle aussi, sur l'ensemble du visage, d'une teinte relativement uniforme, les reliefs du visage étant déjà suffisants, des ombres plus marquées auraient donné à Vincent l'air trop agressif.

La "fourrure" était faite de poils de yack (!) coupés menu et collés par petites touffes sur la peau et le latex. Les mêmes poils, plus longs, étaient utilisés pour les mains, mais celles-ci n'étaient maquillées qu'en cas de gros plan sur elles, le reste du temps Ron portait des gants spéciaux.

Il y avait deux perruques, en cheveux naturels. L'une d'elles, malgré les efforts de Margaret, avait tendance à friser très légèrement, ce qui se remarque dans certains épisodes. Une troisième, échevelée et un peu plus foncée, servait pour le "Vincent côté obscur", qui nécessitait un maquillage totalement différent, avec une teinte plus sombre et des ombres plus marquées. La perruque devait être solidement fixée, car la capuche, extrêmement lourde, avait tendance à la tirer en arrière.

Margaret avait eu l'idée d'ajouter dans les cheveux de Vincent une tresse entourée d'un lacet de cuir. Idée refusée par la production, qui trouvait que ça faisait mauvais genre. Elle s'est quand même arrangée pour la glisser dans un épisode, apparemment il s'agirait de la scène du bal dans "Masques", mais je n'ai pas de confirmation visuelle…

Margaret avait gardé l'idée en tête, et quand son mari et elle sont allés travailler sur le tournage de "Dr Quinn", c'est le personnage de Byron Sully (Joe Lando), qui a hérité de la tresse.

Les "crocs" étaient des couronnes fixées sur les canines de l'acteur. Il est arrivé plus d'une fois que l'une d'entre elle se détache et se balade dans sa bouche pendant qu'il finissait sa scène.

 

Rick Baker avait prévu pour Vincent des lentilles de contact jaunes, à la pupille fendue verticalement comme celle des chats. Mais Ron Perlman, c'est lui qui l'a raconté lors d'une Convention, a refusé tout net d'être privé d'un moyen d'expression aussi capital que le regard. Il a prétendu être "allergique à ces trucs-là" et a menacé Rick, s'il essayait de les lui poser, de "lui vomir dessus", faisant même mine de mettre sa menace à exécution… Rick Baker a fini par céder, et tant mieux! Vincent aurait perdu beaucoup de son humanité…et de sa séduction, sans ses beaux yeux bleus.

Margaret, qui a travaillé avec les plus grands acteurs (le maquillage de vieillard de Tom Cruise dans Mission Impossible, c'est elle, les blessures de Brad Pitt dans Fight Club aussi) considère Ron Perlman comme le plus "professionnel" de tous. Il lui arrivait de garder son maquillage jusqu'à 14 heures de suite, ce qui nécessitait un certain nombre de retouches en cours de journée, et l'empêchait de manger normalement. Parfois, il fallait passer plusieurs fois dans la même journée du Vincent "normal" au Vincent "obscur", mais elle ne l'a vu se fâcher qu'une seule fois, ou la production l'avait fait venir et maquiller pour finalement décider qu'on n'aurait pas besoin de lui ce jour là.

 

 

C'est le mari de Margaret, Vince Prentice, également embauché sur la série, qui s'est chargé du maquillage de "Mini-Vinnie" (Vincent jeune) et de Charles, l' "elephant man" de l'épisode "Le phénomène de foire"

 

 

 

 

Les décors

Le Baiser

 

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