LA BELLE ET LA BÊTE

VINCENT ET CATHERINE
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Un amour impossible…?
 



 

C'est en tout cas ce qui est dit dans le générique, et c'est ainsi que l'entendait le créateur de la série, Ron Koslow. Le Vincent qu'il avait imaginé, inspiré de la 'Bête' incarnée par Jean Marais dans le film de Cocteau, n'était pas entièrement humain, et sa relation avec Catherine tragiquement sans issue, puisqu'il était impossible à cette Bête là de se changer soudain en Prince Charmant.
 

      

 

Mais, comme cela arrive souvent, la créature a échappé au créateur. La logique du personnage, le travail de l'acteur et son interaction avec les autres ont fait de Vincent quelqu'un de profondément humain…avec peut-être quelque chose de plus, comme le lien psychique qui l'unit à Catherine, mais certainement rien de moins. Il combat ses peurs et ses démons, il a ses zones d'ombre et de lumière, sa force et sa fragilité.

 

           

 

A la fois guerrier et poète, viril et romantique, d'une fidélité à toute épreuve et d'une dévotion sans limites, épicées d'une pointe de sauvagerie la plupart du temps maîtrisée... Il est facile de voir Vincent comme l'incarnation même d'un certain idéal masculin, l'homme dont 'rêvent les jeunes filles' (et pas seulement les jeunes!). Et franchement, entre la présence physique et le talent de Ron Perlman, le superbe maquillage créé par Rick Baker, et ses costumes aux allures romantico-médiévales, on voit mal quel sortilège pourrait faire de lui un Prince plus charmant qu'il ne l'est déjà!

 

 

Le personnage de Catherine est également complexe et nuancé, et l'interprétation vibrante de Linda Hamilton lui donne toute l'intensité et la profondeur nécessaires pour la faire exister face à l'impressionnante présence de Vincent. Si transformation il y a, c'est en Catherine qu'elle a lieu dans les premiers épisodes. Son agression et sa rencontre avec Vincent vont changer une riche 'fille à papa' un peu frivole en vaillant soldat de la lutte contre la violence et l'injustice, et donner un sens à sa vie. L'amour de Catherine pour Vincent est tout aussi fort et absolu que celui qu'il éprouve pour elle. Quels que soient ses propres craintes et ses doutes, elle avance avec ténacité et veut croire encore et toujours en leur rêve.
 

                 

 

Les deux personnages évoluent au fil de la série, ainsi que la relation entre eux. Certains épisodes, comme 'Une vie Heureuse' ou 'Orpheline' sont entièrement consacrés à cette évolution, mais même dans les épisodes ou l'intrigue est centrée sur autre chose la relation entre Catherine et Vincent reste l'élément capital. Même en l'absence de mots dans le script, les deux comédiens, entre lesquels la complicité est évidente, la font exister et progresser par des gestes, des regards, faisant également passer en sous-texte le désir physique entre leurs personnages, dont jamais rien ne sera dit.

 

       

 

Dans une interview, une des scénaristes dit qu'elle aurait bien vu la série durer environ quatre saisons, au cours desquelles la relation entre les deux personnages aurait progressivement évolué, jusqu'à un possible happy end.

 

 

On ne saura jamais si Ron Koslow, et les décisionnaires de la CBS, auraient laissé faire une chose pareille… Leur décision de continuer la série après le départ de Linda Hamilton a brisé le conte de fées. Soudain, et pour des raisons de gros sous, la relation physique entre Vincent et Catherine n'était plus une impossibilité. Pour que la série puisse continuer, Catherine devait mourir, Vincent devait pouvoir lui survivre, et un enfant était la seule raison capable de l'empêcher de la suivre dans la mort.

Ensuite ils espéraient sans doute faire continuer la série comme si de rien n'était, avec un nouveau personnage féminin, et un nouvel amour pour Vincent. C'était bien mal connaître le personnage qu'ils avaient eux-mêmes créé.

Les spectateurs, qui eux connaissaient Vincent mieux que ça, ont refusé de marcher.
'La Belle et la Bête', c'étaient Catherine et Vincent… et personne d'autre.

 

 

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